Le kernza est une céréale originaire des hauts-plateaux d’Iran. Elle est étudiée depuis trois ans à l’Isara, l’école d’agronomie de Lyon, car la graminée présente la caractéristique d’être pérenne.
Thinopyrum intermedium, c’est son nom latin, est une « plante modèle et prometteuse ». Ses principaux atouts : un cycle de production possible sur plusieurs années et une double utilisation grain-fourrage. Le grain est utilisé en alimentation humaine, tandis que la « biomasse végétative » est utilisée en alimentation animale.
Le kernza présente aussi l’avantage d’être une espèce rustique, moins sensible aux aléas climatiques et aux maladies.
La plante pérenne, cultivée plusieurs années de suite, permet de laisser le sol couvert et assure ainsi une protection contre l’érosion. La réduction du travail du sol réduit aussi les perturbations pour ce sol. La vie biologique et microbiologique du sol est stimulée tandis que le système racinaire se développe de façon plus importante grâce à l’effet structurant pour les racines du non-passage d’outils. Sur plusieurs années, les racines vont chercher les ressources du sol plus en profondeur. La plante est plus résistante à la sécheresse et moins gourmande en eau que le blé ou le maïs. Sur la durée, la céréale permet aussi une capture des nitrates et un stockage du carbone.
Mais elle a un point faible, son rendement très faible, souvent inférieur à 20q/ha associé à 10-15 tonnes de matière sèche. Le compromis entre pérennité et rendement grain peut être différent dans le cas d’un croisement Thinopyrum x Triticum. La plante offre également un potentiel en amélioration variétale, avec « un fort potentiel pour le transfert de gènes d’intérêt », pour lutter contre les maladies cryptogamiques notamment, précisent les chercheurs.
Des essais sont menés sur plusieurs sites en France et en Belgique. Cette nouvelle céréale trouvera des débouchés classiques en alimentation humaine, type pain et pâtes, ou plus original, une boisson fermentée est à l’étude.