Reprise de la restauration

Dans sa dernière Revue Stratégique *, Food Service Vision fait le bilan des performances du marché de la restauration en France pour la période de mars à mai 2022*. Le marché de la restauration est passé dans le positif en valeur en mai pour la 1e fois depuis le covid (+4 % vs mai 2019), tandis que les pertes engendrées depuis le début de l’année jusqu’à mai se limiteraient à 2,1 milliards d’euros (17,6 milliards d’euros pour la même période de 2021).

La restauration commerciale a les meilleurs résultats, avec +7 % enregistrée en mai 2022 vs mai 2019. La restauration collective en revanche, reste encore en retrait de ses performances d’avant Covid.

Quant aux prestations en provenance des commerces alimentaires, elles poursuivent leur croissance avec une hausse de 12 % rien qu’au mois de mai, avec une fréquentation en hausse, 96 % des consommateurs auraient acheté un repas hors domicile entre février et mai 2022. La restauration dite « sur place » est d’ailleurs à son plus haut niveau de fréquentation depuis le début de la crise (avec un score de 84 % sur cette période), alors que les autres canaux – vente à emporter ou livraison – ont tendance à se stabiliser. Le retour des actifs au bureau (91 % en mai 2022, contre 83 % en mai 2021), en revanche, leur consommation de repas au travail fait l’objet de nouveaux arbitrages : les actifs choisissent le repas préparé à la maison au repas acheté en hors domicile (6 /10 repas sont achetés en grande distribution ou préparés à la maison, soit +1 par rapport aux observations d’il y a trois mois).

La levée des restrictions sanitaires à partir de mars, la météo favorable, le bilan positif des vacances de printemps et un retour d’une clientèle européenne, ont penché favorablement dans la balance. Cependant, le contexte inflationniste impacte la restauration particulièrement avec des hausses de prix bien au-delà de la moyenne nationale (+5,2 % en mai, +5,8 % en juin avec un taux dépassant les 6 % sur l’alimentaire). Food Service Vision estime à 14 % la hausse des tarifs généraux des distributeurs CHD sur le premier trimestre 2022, avec des spécificités sur certains produits comme la moutarde (+23,9 %), la viande de bœuf (+28,2 %) ou les frites (+14,6 %). Ainsi, le coût des matières aurait augmenté en moyenne de 20 % entre octobre 2021 et avril 2022 pour un fast-food, et de 9 % pour une pizzeria, sans qu’ils ne puissent répercuter la totalité de ces hausses (+4,2 % depuis février).

Sans parler des ruptures dans les approvisionnements.
Combien de temps tiendront-ils ? L’avenir reste incertain, malgré un été où s’affichent de belles perspectives pour la filière, les Français ayant besoin de décompresser avant une rentrée qui s’annonce pour le moins compliquée.

https://www.lemondedusurgele.fr/marches-et-tendances/15545/reprise-en-restauration-mais-dans-un-contexte-tendu
(*11e édition de la Revue stratégique Food Service et Covid-19, couvrant la période mars-mai 2022 – Food Service Vision – Analyse qui s’appuie sur les données et les impressions collectées auprès de l’ensemble des acteurs, mais également sur un baromètre consommateur et une veille multicanale).