Les Français deviennent plus réticents vis-à-vis de la mondialisation, source de délocalisation et de réduction inexorable d’emplois. Conscients que les choix de consommation agissent directement sur le comportement des entreprises, certains – de plus en plus nombreux – adoptent un comportement « solidaire », choisissant des critères de consommation ethiques pouvant aller jusqu’au boycott.
Dans ce contexte, le CREDOC a réalisé une enquête qui montre que 64 % des Français sont prêts à payer plus cher des produits s’ils sont fabriqués en France plutôt qu’hors d’Europe, alors qu’ils n’étaient que 44 % en 2005. Mieux, quel que soit l’âge ou le revenu, une personne sur deux est prête à faire un effort financier, y compris celles à faible revenu (<900 €). La proportion atteint 70 % chez les plus de 60 ans, les cadres, les diplômés et les hauts revenus.
Comme en 2005, 3 personnes sur 10 accepteraient 5 % d’augmentation. En revanche, en 2010, 33 % envisageraient un coût supérieur (contre 14 % en 2005).
Cette inclination à payer plus cher des produits fabriqués en France témoigne de l’attachement croissant des consommateurs à la provenance locale des produits. 51 % des Français privilégient les produits d’origine française, ils n’étaient que 43 % en 2005. Ce choix est porté par les plus de 60 ans, mais se diffuse chez les 25-60 ans, notamment parmi les actifs – cadres, employés ou ouvriers -. Il montre que les consommateurs français ont confiance dans le « made in France » et sont satisfaits de la qualité des produits que leurs propose leur industrie.
Cependant, d’autres critères entrent en ligne de compte pour expliquer cet engouement pour les produits français : la solidarité, l’engagement citoyen et les préoccupations pour l’environnement jouent ici un rôle non négligeable.
Reste que les moins de 25 ans continuent de faire exception, même s’ils s’intéressent davantage aux produits de l’Union. www.credoc.fr